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La fourchette, toute une histoire !

Plus ou moins larges et longues, à 2, 3 ou 4 dents, avec ou sans bord tranchant… Déclinée sous une multitude de formats, la fourchette est aujourd’hui un couvert et un ustensile de cuisine incontournable. Mais elle n’apparaît sur nos tables que tardivement : il faut en effet attendre la fin du XVIIème siècle pour qu’elle vienne révolutionner les usages et les arts de la table français. Petit point historique.

Visuel empire byzanti

De l’Empire byzantin aux tables italiennes

Si l’homme a longtemps mangé avec ses doigts, les premières traces de la fourchette semblent remonter à l’époque de l’Empire romain. Il s’agit alors d’un simple ustensile, doté d’un long manche et de deux dents : dans la Rome antique, on s’en sert pour cuisiner et saisir plus facilement les aliments.

La fourchette telle qu’on la connaît aujourd’hui apparaît sous l’Empire byzantin. Au XIème siècle, une princesse byzantine épouse le doge de Venise. La « petite fourche » voyage dans ses valises et arrive en Italie du nord ! Si elle reste pendant longtemps réservée à la consommation de pâtes, la fourchette est également utilisée pour aider à la découpe des viandes.

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L’arrivée de la fourchette en France

Déjà connue à l'époque médiévale (mais peu utilisée), la fourchette est introduite en France en 1533, par Catherine de Médicis. Mais pendant longtemps, cet ustensile pointu ne sert qu’à déguster des poires cuites ! C’est en réalité le roi Henri III qui serait à l’origine de la popularisation de la fourchette en France…

Lorsqu’il rentre de Pologne en 1574, le fils de Catherine de Médicis s’arrête à la cour de Venise. Il est alors rapidement séduit par la petite fourche à deux dents qu’utilisent les Italiens pour déguster leurs pâtes. En plus de présenter un caractère de nouveauté intriguant, cet ustensile s’avère particulièrement pratique : il évite en effet aux nobles de tâcher leur « fraise », cette large collerette portée autour du cou, qui permet de mettre en valeur leur visage. Dès son retour en France, Henri III s’affiche avec une fourchette à la main dans son restaurant parisien favori (l’actuelle « Tour d’Argent »).

A la Renaissance, en France, les armoiries étaient gravées sur le dos du manche : pour qu’elles soient visibles, on plaçait donc les fourchettes pointes vers le bas (c’était l’inverse en Angleterre).

Évolution et déclinaisons…

Même si elle n’est pas forcément utilisée, la fourchette s’installe progressivement sur les grandes tables françaises (Louis XIV préférait par exemple manger avec les doigts, et aucun membre de sa cour n’utilisait donc de fourchette !). C’est à la fin du XVIIème siècle que l’usage de la fourchette se généralise, et qu’elle s’installe sur les tables de la bourgeoisie. Symbole de civilisation, elle n’est plus utilisée uniquement pour se saisir de mets, mais permet également de porter les aliments jusqu’à sa bouche. Il faut aussi attendre cette époque pour que la fourchette se dote de dents supplémentaires, passant ainsi de deux à trois ou quatre dents.

Aujourd’hui, la fourchette fait partie des couverts indispensables au repas et se décline en plusieurs tailles, formes et modèles. On peut par exemple utiliser une fourchette classique à 4 dents, une fourchette à poisson avec des dents plus larges, une fourchette à huîtres avec 2 ou 3 petites dents et un bord tranchant, une fourchette à escargots avec 2 petites dents fines…

Disposée à gauche de l’assiette, la fourchette peut être installée pointes vers le haut (à l’anglaise) ou pointes vers le bas (à la française). Ces usages datent de la Renaissance, lorsque les nobles et les personnes de la haute société gravaient leurs armoiries sur les manches de leurs couverts. En France, elles étaient gravées sur le dos du manche : pour qu’elles soient visibles, on plaçait donc les fourchettes pointes vers le bas (c’était l’inverse en Angleterre).

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