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L’assiette, d’une simple tranche de pain à un objet décoratif et raffiné

Pièce de vaisselle devenue indispensable, l’assiette permet de contenir et de servir des aliments. Fabriquée aujourd’hui dans différentes matières, formes, tailles et couleurs, elle permet également d’apporter une touche personnelle à sa table. Mais l’assiette n’a pas toujours été un objet décoratif.

 

Tranchoir et tailloir au Moyen-âge

Si l’on retrouve des vestiges d’assiette dès l’Antiquité (des récipients en terre cuite, en bois ou en métal, principalement), c’est au Moyen-âge que le terme « assiest » apparaît. Il désigne alors la place où l’on s’assied, ainsi que les plats servis à table. Dans les familles importantes, la viande et les légumes sont servis sur un « tranchoir » (ou « tailloir »). Ces aliments solides sont disposés directement sur une ou plusieurs tranches épaisses de pain rassis, elles-mêmes posées sur une planchette en bois, en verre ou en métal (parfois en argent ou en or, dans les maisons les plus riches). Absorbant les jus des viandes, les sauces et les graisses, les tranches de pain sont ensuite distribuées aux domestiques, aux paysans, aux mendiants ou aux animaux. Pour les aliments liquides, on utilise une écuelle (en bois, puis en terre et en métal), qui passe d’un convive à l’autre.

Pique-nique

Dans les milieux populaires, la nourriture est plus rare et moins raffinée. Elle est préparée dans un chaudron (qui est installé dans la cheminée, pour rester au chaud). Les habitants de la maison se nourrissent à même le pot (d’où le terme de « potage »), à l’aide d’une cuillère qu’ils partagent ou de leurs doigts.

 

L’apparition de l’assiette au XVIème siècle

Ce n’est qu’au début du XVIème siècle que le tranchoir est doté de bords relevés. L’assiette telle qu’on la connaît aujourd’hui apparaît sur les tables des rois. À son retour des guerres d’Italie, François Ier fait fabriquer des assiettes en étain, en or et en argent. Les assiettes restent alors réservées aux tables des plus riches (le peuple mange encore dans des poteries). À la fin du XVIIème siècle, Louis XIV engage le pays dans de nombreuses guerres et a besoin de fonds. Le Roi Soleil ordonne alors à toutes les familles aristocratiques de fondre leurs objets et leurs meubles en or et en argent. La vaisselle en métal précieux participe ainsi à l’effort de guerre.

Vaiseelle

À cette époque, les techniques de poterie et la céramique commencent aussi à s’implanter en Europe : c’est l’apparition des assiettes en faïence ou en porcelaine de Chine. Pour remplacer leur vaisselle en métal précieux, les riches aristocrates se tournent alors vers ces matériaux plus accessibles. Ils commandent des services entiers en faïence, et les manufactures nationales se développent. L’art de la table commence à se démocratiser.

 

Le XVIIIème siècle, ou l’avènement de l’assiette

Au XVIIIème siècle, la vaisselle de table s’installe dans tous les foyers français, même les plus modestes. Argent ou or, faïence, porcelaine de Chine… On crée alors des services entiers d’assiettes dans la même matière, en métal précieux ou en céramique.

Assiettes colorées

À la fin du XVIIIème siècle, des carrières de kaolin sont découvertes en France, près de Limoges. Les manufactures françaises deviennent alors plus faciles à alimenter, et la porcelaine se démocratise. Permettant de créer des assiettes fines et élégantes, aux décors classiques ou contemporains, ce matériau noble reste aujourd’hui une véritable référence dans les arts de la table français.

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